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Aymeric Allard

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Je m’appelle Aymeric Allard et après mon bac, je me suis orienté vers un DUT en informatique qui m’offrait des débouchés, mais en fin de 2ème année, en 1992, on m’annonça que j’avais un cancer du sang qui me laissait deux chances sur trois de vivre. S’en est suivi le protocole classique de chimiothérapie pendant 8 mois, avec les conséquences : hospitalisation, réactions physiques souvent insupportables, chute des cheveux,… Après 2 ans de traitements lourds, je relève la tête et sort du gouffre.

Ma vie va alors complètement être perturbée, ma vision de la vie a complètement changé. Je décide d’aller au bout de mes rêves qui m’ont permis de tenir le coup même dans les profondeurs les plus sombres. En 1995, je traverse les Etats Unis en moto. Ce voyage a été pour moi une façon de tourner la page par rapport à la maladie.

Le combat contre la maladie devînt alors le principal moteur de mon existence, mais j’ai toujours voulu poursuivre mes études pour ne pas devenir fou. J’ai donc poursuivi mes études comme si de rien n’était en cachant à mes camarades mon état de santé pour ne pas susciter la pitié ou ne pas voir dans leurs yeux la frayeur qu’aurait pu leur inspirer mon état.

A la fin de mon traitement j’ai voulu rattraper le temps perdu et jouir de la vie sans tenir compte de ma maladie, comme une personne normale.

J’ai alors intégré l’école supérieure de commerce de Toulon dont j’avais réussi le concours. Mais au bout de quelques mois mon état de santé s’est dégradé rapidement. Je fis une rechute qui nécessita un traitement beaucoup plus lourd et plus dur, m’obligeant cette fois ci, à interrompre mes études et passer de longues semaines en chambre stérile.

J’ai alors mesuré la richesse de l’être humain. J’ai réellement pris conscience que ma voie était dans le domaine de la santé. Etant trop fatigué pour suivre des études normales, j’ai alors décidé de poursuivre mes études en maîtrise de Management en cours du soir. Ce qui me permettait de suivre d’autres activités en parallèle le jour, tout en conciliant ma santé et mes études, ceci m’a permis petit à petit de me réinsérer dans une vie normale.

Par ailleurs, je me suis impliqué dans la vie associative depuis 1994 :

  • membre actif de l’association Locomotive : association pour l’aide aux enfants atteints de leucémie et de cancer, à leurs familles et au service hospitalier de Grenoble,
  • création du groupe LOCOMÔM’S au sein de l’association LOCOMOTIVE: organisation de week-ends et de séjours pour les enfants atteints de leucémie et de cancer.
  • Raid dans l’Ouest américain avec le soutien de la Fondation Marcel Bleustein Blanchet (paru dans Isère magazine).
  • participation au film « La vie est en toi » de l’association Vivre (un autre regard sur le cancer).

Mais l’aide morale que j’apportais aux enfants ne me suffisait pas, je voulais leur apporter une aide plus grande encore, j’ai décidé de suivre plusieurs formations pour aller dans ce sens : formation de secourisme pour assurer la sécurité des enfants lors des sorties, j’ai également fait un DUT en alimentation et nutrition. Cette dernière formation m’a permis de faire un stage de fin d’études que j’ai effectué au centre de rééducation dans le domaine de la kinésithérapie.

Le déclic s’est vraiment produit pendant ce stage.

Trouver le sens de sa vie est certainement la plus belle chose que l’on puisse espérer. J’ai alors abandonné mes six années d’études (DUT informatique, DUT GEA, ESC TOULON, Maîtrise de management), reprendre à zéro ne fût pas facile, une fois de plus. C’est alors que j’ai eu une aide financière pour pouvoir financer mes études « Bleustein Blanchet ». Je suis devenu kinésithérapeute et j’ai intégré le centre de rééducation où je me suis m’occupé de réentrainement à l’effort pour des personnes ayant des cancers ou des maladies pulmonaires à la suite de traitements lourds de chimiothérapie.